FEMME DE FOOT: Bianca-Elena GIURAN au sifflet!

Publié le 18/10/2023

Née en Roumanie, Bianca quitte son pays natal pour effectuer ses études de         kinésithérapie à Antibes, elle y rejoint par la même occasion l’arbitrage et la Commission des Arbitres de la Côte d’Azur dirigée par M. Ermani. 

On voit des joueurs qui deviennent arbitre, êtes-vous dans ce cas ? Avez-vous un « modèle » d’arbitre ? Qu’est-ce qui vous a amené à l’arbitrage ? 

L’arbitrage a toujours été ma passion malgré le fait que je n’ai jamais été joueuse.  J’ai grandi en regardant mon père arbitrer, tous les week-ends et j’ai commencé à aimer ce qu’il faisait. Il a toujours été mon « modèle » et je me suis rendue compte que je pouvais le suivre malgré le fait que j’étais une fille. 

Depuis combien de temps arbitrez-vous ?

J’ai commencé l’arbitrage à l’âge de 13 ans, en Roumanie. Ma première licence arbitre en France je l’ai obtenue en 2015.

A quel niveau arbitrez-vous ? Pouvez-vous nous expliquer brièvement comment cela se passe pour changer de catégorie d’arbitrage ?

Je suis arbitre régionale, candidate fédérale au niveau D2 féminin. Pour passer de niveau départemental à régional puis de régional à national, il faut passer des examens. Dans un premier temps, nous passons des examens théoriques puis physiques. Après cela nous obtenons un premier classement qui nous dit si nous pouvons monter dans la catégorie supérieure. Dans un second temps, nous sommes observés lors de nos premiers matchs dans la catégorie à laquelle nous aspirons afin de valider l’écusson et être à 100% intégrée  dans la catégorie supérieure.

Comment assimiler vie professionnelle / personnelle et arbitrage à haut niveau ?

Pour le moment je suis encore arbitre régionale. Je fais quelques  déplacements à travers la France en D2 féminine, notamment pour passer mes observations terrain afin de valider l’écusson. Mon travail me permet d’exercer cette passion à plein temps. En effet, je ne travaille pas les week-ends, ce qui me permet de m’organiser au mieux pour effectuer les déplacements sur les terrains à travers la région, voire le pays. J’ai pris le rythme très tôt en commençant l’arbitrage à 13 ans, c’est donc devenu une habitude d’être sur les terrains le week-end.

Comment maintenir la forme pour arbitrer ? Puisqu’il n’existe pas de « club d’arbitre » où vous pourriez vous entrainer…

Pour se maintenir en forme il n’y a pas de secret, il faut s’entraîner. Pour cela je maximise le nombre d’entraînements par semaine au stade à côté de chez moi. Nous y allons en groupe avec d’autres arbitres ou bien j’y vais seule. Je m’entraîne sur le fractionné et l’endurance principalement.

Quels sont les qualités requises pour être un bon arbitre ?

Les qualités requises pour être un bon arbitre ne sont, selon moi, pas vraiment définies. On les développe avec l’expérience, certains arbitres plus vite que d’autres. Si je devais mettre des mots, des traits de caractère sur un arbitre de qualité, ce serait : un leadership, une autorité naturelle, une bonne prestance, un sérieux sans faille vis-à-vis des clubs et des institutions qui organisent les compétitions, ainsi qu’une bonne connaissance des lois du jeu évidemment; nous sommes là pour les faire appliquer.

Souvent, vous êtes les premiers sur la liste des fautifs pour les joueurs quand un match ne va pas dans leur sens … Comment est ce que vous gérez cette « pression » mise par les joueurs ?

Il faut faire la différence entre la frustration d’un joueur et la méchanceté. Souvent l’arbitre est ciblé comme vous dites. Mais il faut être résilient et rebondir au mieux. La pression se gère aussi avec l’expérience. Des matchs tendus ont lieu chaque week-end et nous sommes dans un environnement où 10 passes ratées d’un joueur ne valent rien à côté d’un coup de pied de but accordé à la défense, alors que c’était un corner. Nous, les arbitres, nous appréhendons de manière différente la pression. Certains sont imperméables grâce à l’expérience, d’autres ont plus ou moins de mal à gérer leurs émotions, bien que la quasi-totalité soient impartiaux.

Quels sont vos objectifs dans le domaine de l’arbitrage ? A quel niveau aimeriez-vous arbitrer dans un futur plus ou moins proche ?

J’espère arbitrer au plus au niveau national, mais avant ça, valider mon écusson D2   féminine cette saison et prendre de l’expérience dans cette catégorie la saison prochaine. La montée se fait via des observations dans cette catégorie. Il faut donc que je prenne la saison prochaine sérieusement, afin de gagner en expérience et aspirer à aller encore plus haut.

Vous faites également parti du Bureau de la Commission des Arbitres, qu’est-ce que cela signifie et vous apporte ?

Je tiens à remercier notre président, Gilles Ermani , de m’avoir fait intégrer  la  Commission des Arbitres et m avoir suivi et aider a évoluer dès mon arrivée sur la Côte d’Azur .

Déjà, je suis la seule femme membre du bureau de la Commission des Arbitres. Nous nous réunissons régulièrement, au moins 1 fois par semaine, si ce n’est plus, afin de parler d’arbitrage à tous les niveaux (des U12 jusqu’aux Seniors D1, féminines comprises). Lors de ces réunions, nous nous entretenons avec différents arbitres pour discuter des spécificités qu’ils auraient pu connaitre pendant leurs rencontres du week-end précèdent. Avant tout, les rôles principaux du bureau de la CDA sont d’accompagner les arbitres tout moment, de les aider à progresser, d’être constamment à leur écoute et de veiller a ce qu’ils se sentent soutenus sur et en dehors des terrains.

Pour ma part, j’ai une fonction de tutrice auprès de toutes les arbitres féminines du District de la Cote d’Azur (on est tout de même une quinzaine dans le département). Quand je suis arrivée en France en 2015, j’ai découvert une seconde famille. Avant même mon premier match, on m’a montré quoi faire et surtout comment le faire, on m’a aidée, on m’a épaulée, on m’a faite rentrer dans une incroyable atmosphère qui me fait explorer des nouveaux univers.  Je suis arbitre, je suis tutrice et j’aspire à être formatrice dans le futur. En somme, sur un plan purement humain je me suis énormément enrichie et je continue à apprendre tous les jours. Merci la CDA!

Et de notre côté nous vous souhaitons beaucoup de réussite et l’écusson ! Merci Bianca !

 

Par Catherine Szynal

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